Humaniser le handicap psychique
Suite au 30 ans de l’association, la Mairie de Cenon a fait paraître un article dans son journal.
« L’association est née à l’initiative de professionnels soignants et de parents, estimant qu’en dehors des hôpitaux psychiatriques, il n’y avait
pas de structures « ouvertes ». En 1989, les services de psychiatrie fermaient le week-end. En accueillant six jours sur sept, le premier club
d’Espoir 33 (Mozart) comblait un vide. Surtout, l’approche s’y voulait globale : un accompagnement éducatif, social, de santé. Avec un
principe de libre adhésion, le personnel n’accueillait pas des malades, mais des personnes avec leur potentialité et non leurs difficultés.
» Suivront le club Delord en 1993, puis à Cenon en 2001, le club Gambetta et sa résidence de trente appartements.
Plus de 250 personnes accompagnées
« Les clubs se positionnent sur de l’accueil, de l’écoute, le montage d’animations encourageant le partage, l’échange, la créativité. Après,
l’ouverture d’une résidence, puis des appartements relais, l’idée d’un Samsah (service d’accompagnement médico-social pour adultes
handicapés) s’est imposée. Composé à la fois de soignants et de personnel éducatif, il travaille la vie sociale, la vie quotidienne, le soin,
afin que celles et ceux qui en ont les capacités vivent, ou continuent à vivre, à domicile. Une cinquantaine de professionnels accompagnent
au sein des 3 clubs et du Samsah plus de 250 personnes. »
S’ouvrir davantage sur la ville, pour plus d’inclusion
« A Cenon, nous avons une convention avec le CCAS*. Il nous arrive de partager des animations avec la Résidence Autonomie voisine, les
ateliers scientifiques notamment. Mais surtout, des aides à domicile interviennent chez les résidents. En amont, elles ont suivi une
sensibilisation donnée par les professionnels du Samsah et des Clubs sur les attitudes à adopter face à telle ou telle situation. »
« Par le passé, nous avons fait des vide-greniers sur le cours Gambetta, nous nous rendons à des concerts et à des siestes musicales au Rocher
de Palmer, mais il nous reste encore des efforts à faire… C’est l’objectif de notre nouveau projet associatif : ouvrir davantage les clubs sur leur
environnement proche. Sortir, mais aussi inviter la population à entrer chez nous. Nous réfléchissons à un café ou une épicerie solidaire : un
endroit en tous cas, favorisant la mixité des publics. »
Changer le regard sur la souffrance psychique
« A Gambetta, vivent des personnes en voie de stabilisation. En2020, le regard extérieur n’a pas beaucoup changé. Les personnes
en souffrance psychique sont toujours stigmatisées et inspirent incompréhension voire de la crainte. Il est à noter que ces personnes
font surtout preuve d’auto agressivité. Dans ces conditions, elles ont surtout besoin de rompre leur isolement en participant au maximum à
la vie de la cité. »
* Centre Communal d’Action Sociale
www.espoir33.fr